Interview Jean Musy réalisé par Joshua Darche pour la newsletter de novembre 2014
Ta carrière est tellement riche qu’il faudrait un livre pour en avoir une vision cohérente.
Frégoli de la musique, tu as abordé tous les genres musicaux et toutes les disciplines, arrangements, compositions, direction d’orchestre, musiques pour le cinéma, la TV, le disque, etc.
Comme nous ne pourrons évoquer ce parcours dans le détail, je te propose quelques « Arrêts sur image » .
Questions :
Quel est ton meilleur souvenir ?
Pas assez de place ici pour dire à quel point j’ai aimé et j’aime encore la vie, mon métier, la beauté de la nature… L’amour.
Quel est ton pire souvenir ?
Le jour où j’ai failli penser que Dieu n’existait pas !
Quelle est ton actualité ?
Je viens de finir un film TV de Denis Malleval, avec Bernard Campan (Collection Georges Simenon) et me prépare à enregistrer une « Nouvelle » de Stefan Zweig pour ma collection « Mon cinéma sans image ».
Puisque nous sommes dans notre newsletter, pourquoi as-tu rejoint l’UCMF ?
Il me semble qu’à mon âge et avec la belle expérience de la vie qui est la mienne, j’avais envie de retrouver des jeunes confrères et peut-être réfléchir avec eux à un « Meilleur » avenir que celui actuellement proposé, concernant la façon de travailler, mais aussi la crainte que la mondialisation anéantisse le droit d’auteur.
Fort de ton expérience, quelles valeurs, quels conseils aimerais-tu transmettre aux jeunes compositeurs ?
C’est une question fondamentale à laquelle il est impossible de répondre rapidement car, finalement, chaque individu à besoin d’un tuteur différent et on ne peut globaliser. Ce n’est pas l’expérience qui compte mais le regard porté sur l’autre.
Maintenant, et pour faire vraiment connaissance avec Jean Musy, je voudrais te soumettre au Portrait chinois :
Si tu étais un film ?
Un singe en hiver
Si tu étais une musique de film ?
Gustav Malher pour Mort à Venise de Luchino Visconti
Si tu étais un réalisateur ?
Charlie Chaplin
Si tu étais un compositeur de musique classique ?
Ravel pour son adagio en sol
Si tu étais un instrument de musique ?
Le piano
Si tu étais un type de musique ?
Musique religieuse du 16ème et 17ème siècle
Si tu étais une salle de concert ?
Garnier
Si tu étais un opéra ?
Don Giovanni
Si tu étais une chanson ?
La Fanette de Jacques Brel
Si tu étais une chanson française ?
Toulouse de Claude Nougaro
Si tu étais une chanson américaine ?
Georgia on my mind de Ray Charles
Si tu étais une chanson anglaise ?
Stairway to Heaven de Led Zeppelin
Si tu étais un groupe de rock ?
Pink Floyd
Mais aussi à l’Anti-portrait chinois
Si tu étais :
– un défaut ? La luxure
– un accident ? Un bébé
– une perversion ? Un homme politique
– une guerre ? La guerre de « cent dents »
– une arme ? De crocodile
– un supplice ? De Cantal
– une cicatrice ? la nostalgie
– un dictateur ? L’amour
– une injure ? L’indifférence
– un vice ? Un conti (calembour)
– une maladie ? Un regret
– un poison ? La nostalgie
– un assassin ? Dans ma main (calembour)
– une trahison ? Le rap
– un impôt ? De colle (calembour)
– une panne ? « Excuse-moi chérie, je suis fatigué ce soir»
– une infirmité ? Un « Chanteur de charme»
– un microbe ? Une fausse note
– une humiliation ? Changement de trottoir
– une plaie ? La mélancolie
En conclusion, si tu n’étais pas Jean Musy, qui aurais-tu aimé être ?
J’ai vraiment l’impression de faire partie d’un »Tout », mais il y a quelques hommes qui sont nos repères : Ghandi, Jésus, Gabriel Fauré, Mozart, Stefan Sweig, mon Père.