Conférence à Porto Rico sur la décolonisation de la musique
13/11/2016 à 10h11Le président d'ECSA, Alfons Karabuda, a prononcé un discours à l'occasion d'une conférence à Porto Rico. L'événement, organisé par COMTA (Music Council of the Three Americas) a rassemblé du 8 au 10 octobre des musiciens, des luthiers indigènes, des professeurs de musique et des étudiants dans la capitale, San Juan.
Le Conseil de Musique des Trois Amériques (COMTA) est le conseil régional de l'IMC (International Music Council). Il a été créé en 1995 lors de l'Assemblée générale de l'IMC à Séoul et est reconnu comme ONG depuis 2013. La conférence régionale sur la décolonisation de la musique s'est déroulée dans les nouveaux locaux du Conservatoire de musique de Porto Rico à San Juan.
L'événement a été conçu en tant qu'espace de recherche, de débat, et d'expérimentations multidisciplinaires et a permis à des conférenciers de s'exprimer sur des thèmes comme la sauvegarde du patrimoine culturel, la création musicale avec des instruments indigènes, la situation des artistes dans les trois Amériques, la spiritualité dans la musique traditionnelle, la musique contemporaine, la musique et la responsabilité sociale, les industries créatives comme vecteur de transformation sociale, et les rapports entre la musique et les droits de l'Homme, entre autres.
Dans ce contexte, le directeur d'ECSA, Alfons Karabuda, s'est exprimé sur la décolonisation de la musique en Europe, en mentionnant la nouvelle colonisation de l'espace numérique par les grandes entreprises et en évoquant la réforme des droits d'auteur actuellement en cours en Europe, en particulier le projet de marché numérique unique. Il a décrié l'exploitation des auteurs par les grandes entreprises et leurs tentatives de manipuler les réglementations à leur avantage, affectant ainsi les fondamentaux de la démocratie. Enfin, il a souligné les efforts effectués par l'UE pour amener plus d'égalité et de transparence dans l'industrie musicale, tout en rappelant que la lutte se poursuit pour que les créateurs obtiennent une rémunération correcte lors de l'exploitation numérique de leurs œuvres.